Existence de Dieu

Prouver Dieu par la raison – Trouver la vraie religion

Le monde ne peut exister sans une Cause première

Une démonstration très simple de l’existence de Dieu, en quatre étapes.

— 1. Rien ne peut apparaître sans cause

En rentrant de l’école, Louis trouve un énorme sac de bonbons dans sa chambre. Maman ne sait pas d’où il vient, ni papa, ni personne dans la maison. Sa petite sœur lui demande : « Tu crois qu’il est apparu là tout seul ? ». Louis, qui est rationnel, répond fermement que non.

Louis sait que rien ne peut commencer à exister sans raison. Rien ne peut apparaître sans cause.

Après enquête, Louis apprend que sa tante préférée, tante Adélaïde, est venue dans l’après-midi, et qu’elle est même entrée dans sa chambre. Que va-t-il conclure ?

— 2. Les choses ont souvent beaucoup de causes

Qu’est-ce qu’il faut pour qu’une plante puisse vivre ?

Elle a besoin de terre (une bonne terre), d’eau (mais pas trop !), de lumière, de chaleur (mais pas trop !), etc.

Elle a besoin d’exister, aussi. (Avec de la terre, de l’eau, du soleil, on ne peut pas faire exister une plante si l’on n’a pas de graine). Elle a besoin d’être vivante (d’avoir reçu la vie et de l’avoir gardée : on ne peut pas ressusciter une plante morte).

Donc la terre, le soleil, la pluie, la graine et la vie reçues d’une autre plante sont des causes de la plante. Sans cela, elle ne peut pas être.

— 3. Derrière une cause, il y a souvent toute une série de causes

Les petits enfants aiment bien poser des pourquoi :

Pourquoi y a-t-il des algues sur les rochers près de la mer ?

– Parce que ces rochers sont parfois recouverts par l’eau de mer.

– Mais pourquoi ces rochers sont-ils régulièrement recouverts ?

– A cause de la marée.

– Mais pourquoi y a-t-il la marée ?

– A cause de la lune, qui entraîne la mer.

– Ah bon ! Mais pourquoi la lune fait-elle cela ?

– Parce qu’elle tourne régulièrement autour de la terre.

– Très bien, mais pourquoi la lune tourne-t-elle ainsi ?

– Tu sais que tu me fatigues avec tes pourquoi ?

— 4. Il faut nécessairement une première cause qui n’a pas de cause.

Un train est en train de monter une pente. Question : Qu’est-ce qui fait avancer le dernier wagon ?

– Il est tiré par l’avant-dernier.

– Très bien. Mais qu’est ce qui fait avancer cet avant-dernier wagon ?

– Il est tiré par l’avant-avant-dernier.

– Et lui-même ?

– Il est tiré par l’avant-avant-avant-dernier. (Etc.)

Mais est-ce que cela suffit ? Est-ce qu’un train qui n’aurait que des wagons pourrait avancer ?

Non. Il faut nécessairement une locomotive. Un train ne peut monter une pente sans une locomotive – disons : sans un moteur.

Si quelqu’un vient vous dire :

— Moi, je vais faire un train qui n’aura pas besoin de locomotive. C’est très simple : il y aura un nombre infini de wagons. Chaque wagon sera tiré par le wagon qui est devant lui ; et comme le nombre de wagons est infini, il y aura toujours un wagon devant pour tirer. Il n’y aura donc pas besoin de locomotive. Mon train avancera sans locomotive.

Qu’est-ce que vous répondez ?

— D’abord, il est impossible de faire un nombre infini de wagons. Mais de toute manière, MÊME SI cela était possible, votre train ne pourrait pas avancer sans locomotive.

— Ah bon ! Pourquoi ?

— Parce qu’aucun des wagons ne peut avancer par lui-même. En fait, c’est la locomotive qui tire tous les wagons. Le dernier wagon du train est tiré directement par l’avant-dernier, mais en réalité, c’est la locomotive qui le tire lui aussi, par l’intermédiaire des autres wagons. Les wagons ne font que transmettre au wagon suivant un mouvement qu’ils n’ont pas par eux-mêmes, mais qu’ils ont par la locomotive. Sans locomotive, aucun des wagons ne peut avancer, ni en tirer un autre.

Pour qu’il puisse y avoir du mouvement, il faut qu’il y ait quelque chose qui ait en soi la cause du mouvement (et qui ne soit pas traîné par quelque chose d’autre) : c’est ce qu’on appelle la locomotive.

(NB : Évidemment, les moteurs faisant avancer le train peuvent être répartis tout au long de celui-ci, au lieu d’être concentrés dans une locomotive placée à l’avant. Mais le principe reste le même : il faut un moteur.)

On a vu que, dans le monde, tout dépend de diverses causes, et qu’on peut remonter des séries de causes. Mais pour que le monde existe, il faut nécessairement qu’il y ait, quelque part, une cause première qui n’a pas besoin d’autre cause. Un être qui existe par lui-même, et qui n’a besoin d’aucun autre être.

Une cause intermédiaire, une cause qui ne fait que transmettre ce qu’elle n’a pas par elle-même, ne peut être efficace que si elle dépend, en dernière analyse, d’une cause première, une cause qui explique vraiment toute la série des effets. Une cause qui ne dépend pas, à son tour, d’une autre cause.

Sans cela, s’il n’y a pas cette cause première de tout ce qui existe (qui fait exister tout ce qui existe), rien ne peut exister.

Insistons, car c’est le point important : s’il n’y a pas un être qui existe sans cause (un être qui existe par lui-même, sans être causé par rien d’autre), alors, c’est bien simple : … rien n’existe !

D’un point de vue logique, c’est une nécessité absolue. Personne d’entre nous ne peut dire qu’il existe par lui-même (la preuve : aucun de nous n’existait il y a seulement deux siècles). Nous recevons l’existence, nous ne nous la donnons pas nous-mêmes. Or il faut, de toute nécessité, un premier être qui existe par lui-même. Sans cela, on ne peut pas y échapper : rien n’existe !

Évidemment, cette première Cause – existant par elle-même et causant tout le reste – est plus parfaite que tout ce qu’elle cause. Elle ne peut pas être vue, ni entendue, ni atteinte par un quelconque instrument de mesure, car elle est au-delà (au-delà du temps, au-delà de l’espace, au-delà de la matière), mais nous l’atteignons par la raison. Nous sommes absolument certains de son existence, car c’est une nécessité logique. Une exigence rationnelle. Si nous la refusons, tout tombe dans l’absurde, dans l’irrationnel.

Et cette première Cause, existant par elle-même et causant tout le reste, correspond à ce qu’on appelle couramment Dieu.

Les penseurs qui se disent “athées” invoquent parfois la raison, mais, quand on examine leurs thèses de près, on y constate toujours, à un moment ou à un autre, un refus de la raison, une révolte contre l’intelligence, une plongée dans l’absurde.

La raison, le bon sens, la logique – quand ils ne sont pas contrariés par des préjugés irrationnels, des réflexes conditionnés, ou une révolte contre la vie – mènent immanquablement à Dieu.

Réponse à quelques objections

Objection 1 : Si le monde existe depuis toujours,  il n’y a pas besoin de première cause !

Réponse : D’abord, il faudrait prouver que le monde existe depuis toujours, ce qui n’a rien d’évident (la science actuelle semble plutôt indiquer que notre monde a eu un commencement). — Mais de toute manière, c’est comme le train avec un nombre infini de wagons. Même si ce train pouvait exister, il ne pourrait pas avancer sans moteur. (Je ne peux pas dire indéfiniment : “ce wagon avance parce qu’il est tiré par le wagon précédent“, puisque chacun de ces wagons ne fait que transmettre un mouvement qu’il n’a pas par lui-même : il faut nécessairement trouver un vrai moteur). Même si le monde existait depuis toujours, il faudrait quand même qu’il y ait, quelque part, une cause universelle qui ne dépend pas d’une autre cause. Même si le monde existait depuis toujours, il faudrait que ces séries de causes que nous constatons dans l’univers aboutissent finalement à une Cause sans cause – un Être existant par lui-même (sans dépendre d’un autre).

Sans cette Cause incausée (ayant son existence par elle-même), rien n’existe ! Or c’est cette Cause incausée, cet être existant par lui-même qu’on appelle  Dieu.

Objection 2 : Mais ne peut-on pas dire que c’est le monde lui-même qui existe par lui-même, et depuis toujours ?

Réponse : C’est la thèse qu’on appelle le panthéisme. C’est l’extrême opposé de l’athéisme : au lieu de dire qu’il n’y a pas de Dieu (a-théisme), on soutient que tout est Dieu (pan-théisme). Mais cela ne tient pas debout. D’abord, cela supposerait que le monde existe depuis toujours (ce qui, encore une fois, n’a rien d’évident), mais, surtout, cela implique qu’il n’y aurait, en fait, dans notre monde, ni causes, ni effet. Tout serait la première cause. Le changement ne serait qu’une apparence. Le monde serait parfait, sans souffrance, ni inégalités, ni changement, ni même distinction entre des êtres différents, puisque tout serait Dieu indistinctement ! C’est totalement contraire à notre expérience quotidienne et à notre bon sens.

En résumé, il y a deux théories extrêmes :

• D’un côté, l’athéisme dit : Pas de Dieu, c’est-à-dire, pas de cause première. — C’est absurde, parce que, s’il n’y a pas de cause première, rien n’existe !

• En face, à l’extrême opposé, le panthéisme dit : Tout est Dieu, c’est à dire : Tout est cause première. — C’est aussi absurde, parce que nous constatons bien qu’il y a, dans le monde, toute une série de causes et d’effets. Il y a du mouvement, il y a du changement, il y a des différences. On ne peut pas dire que tout, indistinctement, est la cause première !

Heureusement, entre ces deux théories extrêmes, il y a la place pour une explication vraiment logique et cohérente. Une position qui explique tout le réel. Une explication qui assume à la fois :

• l’existence du monde (que nous constatons, et que l’athéisme ne peut expliquer, car, s’il n’y a pas de cause incausée, rien ne peut exister),

• et l’existence du changement dans ce monde (que nous constatons aussi, et que le panthéisme ne peut expliquer, car si tout est la cause première, il n’y a plus aucun effet, plus aucun changement).

Cette solution intermédiaire (qui est comme un sommet entre deux erreurs opposées), c’est tout simplement qu’il y a un être parfait qui existe par lui-même, et qui, à son tour, fait exister le monde limité et imparfait dont nous faisons partie. Cet être parfait, cette cause première, on l’appelle Dieu.

Objection 3 : Vous dites que Dieu existe sans cause – mais n’avez-vous pas dit (dans l’étape nº1)  que rien n’existe sans cause ?

Réponse : Non, non ! On a dit que rien ne peut apparaître sans cause, et c’est tout différent.

Pour comprendre, il faut bien distinguer deux notions qui sont voisines, mais qui ne se recoupent pas parfaitement :  la notion de « raison d’être » et la notion de « cause ».

Si l’on veut parler de façon exacte, il ne faut pas dire : « Rien n’existe sans cause », mais plutôt : « Rien n’existe sans raison ». Ce qui n’est pas du tout la même chose !

Je ne vois pas la différence…

— Eh bien, prenons cette affirmation « Rien n’existe sans raison » (= sans une explication proportionnée). C’est une évidence. Une vérité qui s’impose spontanément à notre esprit. On ne peut pas la nier sans tomber dans l’absurde.

Mais réfléchissons un instant sur cette raison d’être qui est nécessaire à toute chose.

Logiquement, cette “raison d’être” (= cette explication) peut se trouver :

                — soit dans une autre chose (et, dans ce cas, on donne à cette autre chose le nom de « cause »)

                — soit dans la chose elle-même (qui, en ce cas, existe par elle-même, sans avoir besoin d’une cause).

Autrement dit, il est certain que rien ne peut apparaître sans cause (comme on l’a dit plus haut), car rien ne peut naître du néant (on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas, et, par définition, le néant n’a rien).

En revanche, il n’y a rien d’absurde à ce qu’un être existe depuis toujours sans cause extérieure à lui-même. S’il a par lui-même, de toute éternité, sa raison d’être, il n’a pas besoin de cause. (Par définition, une cause est différente de ce qu’elle cause. Un être qui existe par lui-même n’a donc pas de cause, puisqu’il a en lui-même sa raison d’être.)

Il faut aller plus loin. Non seulement cette hypothèse d’un être sans cause (un être qui existe par lui-même, de toute éternité) n’est pas absurde, mais elle est absolument nécessaire. Il est obligatoire que cet être sans cause existe. Car s’il n’y a pas, quelque part, un être qui existe par lui-même (sans recevoir son existence d’un autre), alors… rien n’existe ! (De même que, s’il n’y a pas de locomotive, aucun wagon n’avance !)

Évidemment, cet être existant par lui-même est plus parfait que tous ceux à qui il donne l’existence. C’est celui que l’on nomme habituellement « Dieu ».

Objection 4 ?

[Note préalable : Faut-il vraiment poser cette objection 4 ?  On hésite, tant elle paraîtra absurde à ceux qui ont compris ce qui précède. Mais comme elle a été posée sérieusement par des gens qui passent parfois pour sérieux – notamment Bertrand Russell et Richard Dawkins – mentionnons-la brièvement.]

Objection : Mais qui a causé Dieu ?

Réponse : Veuillez vous reporter aux épisodes précédents, en faisant un effort pour suivre. — Ce qu’on a d’abord établi, c’est que, derrière la série des causes transmetteuses (les causes qui ne font que transmettre ce qu’elles n’ont pas par elles-mêmes), il faut nécessairement une cause première. (Notez bien que la question essentielle n’est pas de savoir si, oui ou non, on peut imaginer, une série infinie de transmetteurs. Vous pouvez multiplier à l’infini le nombre des wagons, cela ne supprimera jamais la nécessité d’une locomotive). Bref, on ne peut s’arrêter aux causes transmetteuses, parce que, justement, elles ne sont que transmetteuses. Il faut atteindre une cause qui porte en elle-même ce qui est à expliquer. (Exemple : une locomotive, si l’on veut expliquer le mouvement du train).

La question n’est pas de savoir s’il faut, ou non, s’arrêter quelque part dans la recherche des causes. Russell et Dawkins veulent s’arrêter au monde visible, sans chercher au-delà. Nous disons, nous, qu’il faut remonter jusqu’à une première cause incausée. Sur le fait qu’il faille s’arrêter quelque part, tout le monde est donc d’accord. La question n’est pas de savoir s’il faut s’arrêter, mais où s’arrêterJusqu’où la raison doit-elle continuer à remonter dans la recherche des causes ? Quel est le critère permettant de dire : il est inutile de chercher plus loin, la raison est parfaitement satisfaite ? Russell et Dawkins, eux, veulent à tout prix rester dans le monde physique. Ils s’interdisent a priori de chercher au-delà. Mais cet arrêt est parfaitement arbitraire. La raison, elle, dit qu’il faut continuer à chercher la cause jusqu’à ce qu’on découvre une Cause qui satisfait réellement et complètement l’intelligence. Une Cause qui existe par elle-même, sans dépendre d’aucune autre. Car cette cause incausée est indispensable. Sans elle, rien ne tient. Même s’il faut, pour la trouver, aller au-delà du monde physique.

Tel est donc le raisonnement. Il aboutit à une première Cause existant par elle-même, sans avoir besoin d’une autre cause.

Peut-on vraiment prendre au sérieux l’élève qui prétend avoir parfaitement suivi jusqu’ici, mais qui, subitement, entendant cette conclusion, lève le doigt pour demander :

— Mais m’sieur, cette première cause, qu’est-ce qui la cause ???

[NB : il existe d’autres preuves de l’existence de Dieu. Voir notamment la synthèse des preuves de l’existence de Dieu, sous forme de tract.]